Le besoin de contrôle : quand la peur pilote nos choix

Après avoir compris comment l’auto-sabotage pouvait freiner inconsciemment nos élans, il est essentiel d’aborder une autre stratégie psychologique que l’on croit protectrice mais qui se transforme en piège : le besoin excessif de contrôle. Derrière ce comportement se cache souvent une émotion silencieuse : la peur. Peur de l’échec, de l’inattendu, de la déception ou de la perte de maîtrise sur une situation ou sur soi-même.

Pourquoi cherchons-nous à tout contrôler ?

Le besoin de contrôle est une tentative rationnelle de protéger son intégrité émotionnelle. Il offre l’illusion de sécurité et de prévisibilité dans un monde par nature imprévisible. Ce besoin émerge souvent :

  • d’un environnement instable ou insécurisant dans l’enfance.
  • de traumatismes passés.
  • d’un manque de confiance en la vie, en les autres, en soi.

Contrôler devient alors une stratégie de survie. Mais comme toute stratégie excessive, elle finit par enfermer l’individu dans un état d’hypervigilance, d’anxiété latente et d’épuisement émotionnel.

Les conséquences d’un besoin excessif de contrôle
  • Relations tendues ou conflictuelles, par peur de déléguer ou de lâcher prise.
  • Anxiété chronique, liée à l’imprévisibilité inévitable du réel.
  • Hyper-responsabilisation, jusqu’à l’épuisement physique et psychologique.
  • Sentiment d’insatisfaction, car rien n’est jamais « assez parfait » ou « assez sous contrôle ».
Vers un lâcher-prise sain

Le lâcher-prise n’est pas un renoncement, mais un acte de confiance. Cela suppose :

  • D’accepter l’incertitude comme une composante inévitable de la vie.
  • De revisiter ses schémas éducatifs ou traumatiques pour désamorcer la peur originelle.
  • D’apprendre à différencier ce qui dépend de soi, et ce qui appartient au monde extérieur.

En thérapie, travailler sur le besoin de contrôle, c’est souvent libérer une grande quantité d’énergie jusque-là immobilisée par l’angoisse du « tout maîtriser ».

Le besoin de contrôle est une armure que l’on enfile pour se protéger, mais qui finit par entraver notre liberté intérieure. Apprendre à la déposer, c’est s’autoriser à vivre de façon plus légère et alignée avec soi-même.

Si vous vous sentez concerné(e) par cette problématique, ou si l’un de vos proches traverse une situation similaire, n’hésitez pas à prendre rendez-vous afin d’explorer ensemble des pistes d’accompagnement et de retrouver un équilibre intérieur.

Références :

  • Siegel, Daniel J. Mindsight: The New Science of Personal Transformation. Random House Publishing Group, 2010.
  • David, Susan A. Emotional agility: get unstuck, embrace change, and thrive in work and life. Avery an imprint of Penguin Random House, 2016.
  • Linehan, Marsha. Cognitive-behavioral treatment of borderline personality disorder. Guilford Press, 1993.
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