La procrastination : un évitement protecteur (mais coûteux)
Contrairement aux idées reçues, la procrastination n’est pas de la paresse. C’est souvent une stratégie d’évitement émotionnel :
- peur de ne pas être à la hauteur,
- peur de mal faire,
- peur de l’échec… ou parfois même, peur de réussir.
La procrastination s’accompagne souvent d’une hyperactivité mentale : on pense beaucoup, on rumine, on s’épuise… sans passer à l’action.
La précrastination : agir trop vite pour ne pas sentir l’angoisse
Moins connue, mais tout aussi fréquente, la précrastination désigne une tendance à se précipiter dans l’action, souvent pour se débarrasser de la tâche au plus vite. Cela peut donner l’impression d’être productif, mais cache souvent :
- un besoin de contrôle,
- une intolérance à l’incertitude,
- une peur de se sentir dépassé si l’on attend trop.
Le précrastinateur agit vite… parfois au détriment de la qualité, ou sans prendre le temps de réfléchir à ses véritables priorités.
Deux faces d’une même pièce
Ces deux mécanismes, bien que contraires en apparence, sont des stratégies inconscientes de régulation émotionnelle. Ils sont souvent liés à :
- une estime de soi fragile,
- un perfectionnisme anxieux,
- des croyances limitantes telles que :
« Si je ne fais pas parfaitement, je ne vaux rien »,
« Si je prends trop de temps, je vais échouer »,
« Si je ne m’active pas tout de suite, je serai dépassé ».
Dans les deux cas, l’action n’est pas choisie librement, elle est dictée par l’émotion ou la peur.
Par où commencer ?
La première étape est d’observer ses propres schémas sans jugement.
Un accompagnement psychologique peut alors aider à en comprendre les causes et à poser des actions adaptées.
L’hypnose, en particulier, permet d’explorer l’origine émotionnelle du blocage et de rétablir une relation plus sereine à l’action.
Vers une action plus juste et alignée
Apprendre à agir ni trop tôt, ni trop tard, c’est retrouver une forme d’équilibre intérieur. C’est choisir l’action en conscience, avec calme et justesse, plutôt que d’y être poussé par la peur ou l’urgence. C’est aussi s’autoriser à ralentir quand c’est nécessaire, et à avancer avec confiance, même dans l’incertitude.
Si vous vous sentez concerné(e) par cette problématique, ou si l’un de vos proches traverse une
situation similaire, n’hésitez pas à prendre rendez-vous afin d’explorer ensemble des pistes d’accompagnement et de retrouver un équilibre intérieur.
Pour approfondir ce sujet :
- Steel, Piers. The Procrastination Equation: How to Stop Putting Things off and Start Getting Stuff Done. Random House Canada, 2010.
- Pychyl, Timothy A. Solving the Procrastination Puzzle: A Concise Guide to Strategies for Change. First Tarcher/Penguin paperback edition, Jeremy P. Tarcher/Penguin, a member of Penguin Group (USA), 2013.
- Sirois, Fuschia, et Timothy Pychyl. « Procrastination and the Priority of Short‐Term Mood Regulation: Consequences for Future Self ». Social and Personality Psychology Compass, vol. 7, no 2, février 2013, p. 115‑27.
- Rosenbaum, David A., et al. « Pre-Crastination: Hastening Subgoal Completion at the Expense of Extra Physical Effort ». Psychological Science, vol. 25, no 7, juillet 2014, p. 1487‑96.